Le chef Libéral a décidé de se présenter dans Roberval lors des prochaines élections générales. Cela sera la troisième circonscription pour Philippe Couillard en trois élections. Il s'était en effet présenté (et fait élire) en 2003 dans Mont-Royal (un comté quasiment impossible de perdre pour un candidat du PLQ). Il avait ensuite réussit à conserver la circonscription de Jean-Talon en 2007. Cela représentait un petit exploit vu que le PLQ était en chute libre entre 2003 et 2007. Il s'était ensuite retiré de la vie politique et ne s'était ainsi pas présenté en 2008 ou en 2012.
Le modèle doit être modifié afin de tenir compte d'un possible effet Couillard dans Roberval. Les projections les plus récentes donnaient ce comté au PQ (assez facilement), mais c'était sans un bonus accordé au chef Libéral.
Un chef de parti peut en règle général faire significativement mieux dans un comté qu'un "simple" candidat. L'effet varie grandement cependant. Lors de la dernière campagne électorale, j'avais du ajouter un tel effet pour Jean-Martin Aussant, alors chef d'ON. Malgré de nombreuses hypothèses, le bonus calculé s'était avéré très proche de celui observé lors de l'élection générale. Cependant, la méthodologie utilisé pour calculer cet effet ne pourrait pas s'appliquer au nouveau chef Libéral.
Il faut cependant remarquer que tous les chefs ne bénéficient pas toujours d'un tel effet. Charest en 2012 a en fait probablement eu un effet négatif. Pauline Marois, après une victoire éclatante en 2007 (élection partielle) et 2008 (générale) dans son nouveau comté, ne semble pas avoir réussi à faire mieux que son parti en général en 2012.
La bonne nouvelle (pour moi et possiblement pour vous, lecteurs), c'est que Couillard avait changé de comté entre 2003 et 2007. Cela nous permet de comparer les résultats dans la circonscription de Jean-Talon avant et après l'arrivée de Philippe Couillard.
Commençons donc par regarder la variation dans Jean-Talon entre 2003 et 2007:
PLQ: -4.6%
PQ: -5.2%
ADQ: 3.2%
À première vue, l'arrivée du candidat vedette (et alors ministre de la santé) Philippe Couillard n'avait pas été très efficace. Mais la baisse du PLQ doit être comparée à la baisse générale de ce parti durant cette élection. En effet, provincialement, le parti de Jean-Charest avait perdu près de 13 points. Dans la région de Québec, c'était bien souvent encore pire avec la montée de l'ADQ. Ainsi, ne baisser que de 4.6 points représentait une réelle performance. Dans cette région, l'ADQ avait augmenté en moyenne de 14 points. Mais dans ce comté en particulier, l'ADQ avait a peine progressé.
En faisant mes estimations (qui comparent en gros la variation dans un comté à la variation provinciale), je trouve que Couillard avait bénéficié d'un effet d'environ 10 points. Ces 10 points avaient essentiellement été pris à l'ADQ. Cela veut dire que sans Couillard, le PLQ aurait possiblement perdu Jean-Talon en 2007.
Cet effet de 10 points était cependant pour Philippe Couillard en tant que candidat vedette. Pas en tant que chef du PLQ. Il est raisonnable d'imaginer que l'effet Couillard pourrait être plus important maintenant. Mais de combien? Là, il va falloir y aller avec des hypothèses. Pour le moment, je vais estimer que Philippe Couillard bénéficiera d'un effet de 15 points en moyenne. Je dis en moyenne car dans les simulations, son effet va varier entre 5 et 25 points.
Alors, est-ce que ce "bonus" sera suffisant? Cela dépendra des pourcentages du PQ et PLQ à l'échelle de la province. Dans les dernières projections, avec le PLQ ayant une avance sur le PQ d'environ 4-5 points, le candidat PLQ traînait environ 15 points derrière le candidat PQ. Ainsi, à moins que l'effet Couillard ne se fasse qu'au dépend de la CAQ et non du PQ, le chef Libéral serait projeté gagnant dans son comté. Mais la victoire ne serait pas assurée à 100%. En 2007, Couillard avait surtout réussit à attirer des électeurs adéquistes. Cette fois-ci cependant, il devra aller chercher son bonus chez le PQ, du moins en partie. Cela ne devrait pas être une tâche impossible pour le nouveau chef libéral.
Voici quelques éléments qui résument l'effet Couillard et les chances de gagner:
- Le modèle ajoute un bonus de 15 points au chef Libéral. Ce bonus est pris tant au PQ qu'à la CAQ. Durant les simulations, cet effet varie cependant entre 5 et 25%.
- Avec l'avance actuelle (environ 5%; septembre 2013) du PLQ dans les sondages, Philippe Couillard a environ 80% de chances de remporter son siège. Une nette amélioration des chances libérale sans Philippe Couillard qui sont de seulement 1%.
- Si l'avance est moindre, le chef Libéral devrait alors compenser par un effet personnel plus important. Cependant, 15 points seront suffisant à moins que le PQ ne prenne une avance majeure sur le PLQ (une avance d'au moins 5 points).
- Malgré cet effet important, le chef Libéral n'est pas 100% sûr de remporter son siège avec les intentions de vote actuelles. Mais en même temps, ni Pauline Marois ou François Legault ne sont projetés de gagner 100% du temps. Dans les faits, Philippe Couillard a un peu moins de chances que Marois mais bien davantage que Legault (ce dernier serait vraiment en danger si son parti restait aussi bas que 18-20%).
- Ces chiffres dépendent en particulier d'une importante hypothèse: Couillard sera capable d'aller chercher son bonus en partie au PQ (ce qui n'avait pas été le cas en 2007). Si les électeurs péquistes restent fidèles à Pauline Marois, Roberval pourrait s'avérer être une chaude lutte.
Je mettrai à jour le simulateur dans la journée pour tenir compte de cet effet Couillard.
- Malgré cet effet important, le chef Libéral n'est pas 100% sûr de remporter son siège avec les intentions de vote actuelles. Mais en même temps, ni Pauline Marois ou François Legault ne sont projetés de gagner 100% du temps. Dans les faits, Philippe Couillard a un peu moins de chances que Marois mais bien davantage que Legault (ce dernier serait vraiment en danger si son parti restait aussi bas que 18-20%).
- Ces chiffres dépendent en particulier d'une importante hypothèse: Couillard sera capable d'aller chercher son bonus en partie au PQ (ce qui n'avait pas été le cas en 2007). Si les électeurs péquistes restent fidèles à Pauline Marois, Roberval pourrait s'avérer être une chaude lutte.
Je mettrai à jour le simulateur dans la journée pour tenir compte de cet effet Couillard.