Le dernier Crop-La Presse d'hier est venu confirmer presque chiffres pour chiffres le plus récent Abacus. Au Québec, le NPD y est largement en tête avec 47% des voix, une hausse de 4.1 points par rapport à 2011. Le plus proche poursuivant se retrouve loin derrière, le PLC est en effet à seulement 20% (une hausse de près de 6 points cependant par rapport à la dernière élection). Le PCC est à 13% (en baisse de 3 points environ) et le Bloc est à 16% (baisse de 6.8 points). Comme d'habitude avec Crop, pas de pdf détaillé. Cette firme devrait avoir honte.
Une fois ajouté à la moyenne des sondages, ce Crop ne la change pas fondamentalement. Mais cela fait deux sondages de suite où le NPD est à 47%. Si ce parti avait réussi à remporter 59 sièges (sur 75 à l'époque), on peut se demander si la formation de Thomas Mulcair n'aurait pas une chance de remporter tous les sièges cette fois-ci. Après tout, le mode de scrutin récompense déjà fortement le parti qui termine premier, imaginez quand celui-ci est proche d'une majorité des votes!
En utilisant le simulateur, on obtient les projections suivantes (différences par rapport à 2011; souvenez-vous qu'il y a maintenant 78 sièges):
NPD: 68 (+9)
PLC: 7 (-1)
PCC: 4 (-1)
Bloc: 0 (-4)
Tous les partis perdraient des sièges, en particulier le Bloc qui se verrait rayé de la carte. La chute du PLC peut être surprenante compte tenu du fait que ce parti enrégistre une hausse de 6 points en termes de votes. Comment expliquer cela? Dans Bourrassa, malgré une belle victoire dans la partielle, le départ de Denis Coderre fait un peu mal et permet au NPD de passer devant (les résultats de la partielle sont ajustés en fonction des intentions de vote provinciales au moment de l'élection. Pour le PLC, la victoire aurait dû être plus importante et le départ de Coderre coûte environ 5 points). C'est la seule perte. Quant à l'absence de gain, le fait que le NPD est aussi en hausse n'aide évidemment pas.
En passant, avec ces pourcentages, Trudeau aurait encore 92% de chances de gagner son comté. Et c'est sans compter sur un effet "chef du PLC" (par contre, vu que Trudeau s'était présenté dans ce comté avant, l'effet personnel est inclus).
En passant, avec ces pourcentages, Trudeau aurait encore 92% de chances de gagner son comté. Et c'est sans compter sur un effet "chef du PLC" (par contre, vu que Trudeau s'était présenté dans ce comté avant, l'effet personnel est inclus).
Le NPD est aussi garanti de remporter le plus grand nombre de sièges au Québec. Ce n'est même pas proche.
68 sièges c'est bien, mais en même temps, on pourrait imaginer davantage. Dans les faits, la seule raison que le PCC et PLC gagnent des sièges est en raison de la concentration de leurs votes.
J'ai fait mes habituelles simulations mais juste pour le Québec. Voici les minimums et maximums absolus (voyez ces scénarios comme les cas super extrêmes où les sondages auraient sous- ou surestimé massivement un parti et ce dernier aurait eu un vote incroyablement efficace ou non).
NPD: 54-76
PLC: 1-16
PCC: 0-8
Bloc: 0-4
Ainsi, un balayage complet du Québec ne semble pas possible. Le maximum pour la formation orange est 76 sièges. Et il y a une circonscription que le NPD ne remporte dans aucune simulation: Mont-Royal. En même temps, avoir un seuil à 54 sièges devrait être suffisant pour satisfaire Thomas Mulcair.
Ci-dessous, vous avez la distribution de sièges pour le NPD. Sur l'axe vertical, vous avez le nombre de simulations. Et oui, c'est pas le plus beau graph au monde!
Le NPD aurait quand même près de 15% de chances de remporter 70 sièges et plus. C'est assez fou. Bien sûr, tout cela est basé sur un sondage (ou deux en incluant l'Abacus). Je ne pense pas que le NPD soit vraiment à 47% au Québec. Mais je crois que ce parti est en effet largement devant. Et il est possible qu'il soit aussi élevé. Nous verrons dans les prochains sondages. Cependant, si la tendance se maintient, le PCC et PLC devraient vraiment s'inquiéter. Il est difficile de battre un parti qui a une province aussi grande que le Québec voué à lui et garantissant 50-60 sièges. Surtout qu'il est fort possible que cette élection ne nécessite que 120-130 sièges au total pour former le gouvernement.
Aussi, il semble que le retour de Duceppe et son effet sur le Bloc n'ait vraiment été que très temporaire. Il se peut que le Bloc serait encore plus bas avec Mario Beaulieu, mais il reste que la formation souverainiste pourrait bien se retrouver rayée de la carte le 19 octobre au soir. Nous verrons si le Bloc change de stratégie à un moment donné. Remarquez que je ne suis pas sûr qu'il y ait quoique ce soit que Duceppe pourrait faire pour retourner le Bloc au-dessus des 25%. Mais bon, l'électorat Québécois est connu pour sa volatilité.